Tous en campagne – Acte 4

 

… Suite de Tous en campagne – acte-3

 

DE NOMBREUSES DÉCISIONS IMPORTANTES PRISES SANS CONSULTER LA POPULATION.

 

Nous l’avons déjà écrit : l’exercice de la démocratie ne se limite pas au temps de l’élection. Les représentants des citoyens ne sont pas « le pouvoir ». L’élection ne leur donne pas le droit de disposer comme bon leur semble de l’avenir de leurs électeurs.

 

Nous ne pensons pourtant pas nous tromper en affirmant que, depuis les élections municipales de 1995, jamais les lamastrois ou les habitants du canton n’ont été appelés à débattre pour donner leur avis conforme sur des sujets majeurs qui engageaient l’avenir de leur ville, de leur cadre de vie ou de leurs libertés individuelles.

 

 

Par débat citoyen nous ne parlons pas des enquêtes publiques : leur tenue est obligatoire et leur résultat ne s’impose même pas aux organisateurs.

La preuve avec la carrière du Malpas :

 

 

 

A l’issue de l’enquête publique organisée à l’automne 2013, il n’y a eu que 33 témoignages favorables à l’ouverture de la carrière, dont 6 seulement étaient le fait de Lamastrois (4 ayant un lien de subordination ou d’intérêt avec la mairie). Presque tous les autres provenaient d’entreprises extérieures à la commune.

 

 

 

Savez vous qu’après avoir modifié le plan d’occupation des sols en 2003 pour permettre l’extension de la carrière, le groupe majoritaire au conseil municipal a donné un avis favorable au projet alors qu’il était écrit, pratiquement en 1ère page de l’étude d’impact que « la carrière ne se voit pas de la ville de Lamastre » ?

 

 

Que l’avis de 6 lamastrois et d’un conseil municipal aveugle ait pu prévaloir témoigne des limites de ce genre de consultation.

 

Compte tenu des inconvénients environnementaux et économiques majeurs de cette activité, une municipalité éclairée aurait organisé, dès 2002, plusieurs concertations citoyennes associant le maximum de personnes et aurait pris sa décision à l’issue d’un référendum. Au lieu de ce préalable nous n’avons eu droit au cours de la campagne électorale qu’à de vagues allusions à un projet qui ferait date dans l’histoire de Lamastre mais qu’il fallait garder secret pour des raisons stratégiques !

 

Rappelons ici, au risque de nous répéter, quelques exemples de décisions qui auraient amplement mérité une approche collective.

 

L’ abattoir municipal a été fermé au motif que sa gestion par la collectivité publique était déficitaire. Pourtant des producteurs locaux avaient proposé au conseil municipal de le reprendre entièrement à leur frais pour le transformer en atelier de découpe, y créer au moins 5 emplois et approvisionner en produits de chez nous l’hôpital et les établissements scolaires.

Si un débat citoyen avait été organisé, il ne fait aucun doute qu’il se serait conclu par le rejet de la décision du maire, la sauvegarde des emplois et la garantie de débouchés économiques pour nos agriculteurs.

 

– En 2015, l’entreprise La Gravière voulait acheter en zone industrielle un local appartenant à M. Exbrayat pour développer ses activités de transport et de négoce en matériaux de voirie. 4 emplois supplémentaires étaient prévus. M. le Maire a préempté sur cette vente alors même qu’il n’avait pas de projet pour justifier cette démarche.

Si la population avait été consultée, elle aurait bien évidemment soutenu cette entreprise de 17 salariés, et éviter à la commune un procès perdu pour abus de pouvoirs.

 

– En 2012, la commune de Nozières ambitionnait d’aménager une zone artisanale sur son territoire.

 

Le président de la communauté de communes lui a opposé son véto parce qu’il estimait que cette opération relevait de sa compétence.

Soit, mais pourquoi alors ne pas l’avoir initié lui même puisque la demande existait ?

 

 

Il a fallu solliciter l’intervention du sous-préfet qui a sauvé le projet. Aujourd’hui cette zone est en plein développement.

Là aussi un débat local public aurait été salutaire.

(Lire ou relire L’avenir de la zone artisanale…Nozières)

 

– En 2018, le maire de Lamastre avait proposé aux élus du Crestet, au cours d’une réunion informelle, de fusionner leur commune avec celle de Lamastre.

 

Aucune réunion préalable n’avait été organisée au conseil municipal de Lamastre, la population elle-même n’avait pas été consultée au préalable. C’est pour le moins cavalier !

(Lire ou relire Lamastre – Le Crestet- fusion avortée….)

 

 

– Dans un autre registre moins « dramatique » mais qui témoigne d’un certain manque d’humilité ou d’empathie, on fera remarquer qu’il n’a jamais été organisé de cérémonie des vœux à Lamastre depuis 1995, contrairement à ce qui se passe dans les communes voisines.

Ces manifestations sont pourtant des moments de convivialité et d’information très appréciés. Il faut donc croire que nous, Lamastrois, ne les méritons pas !

(Lire ou relire Tu voeux ou tu-voeux-pas!)

 

Certains feront observer que la ville est bien gérée depuis 25 ans.

 

Nous craignons sincèrement pour eux que leur jugement ne soit en fait profondément altéré par un manque d’information.

Les statistiques démontrent au contraire que Lamastre et son canton (à part Désaignes) sont en réalité en pleine débâcle économique et démographique.

 

 

 

D’autres argumenteront que le résultat des élections invalide nos propos.

Cette longévité politique de notre édile ne serait-elle pas plutôt la conséquence des craintes individuelles à s’engager pour constituer une alternative politique acceptée ?

Que restera-il de cette adhésion lorsque les peurs se dissiperont ? Et accessoirement aussi lorsque les listes électorales d’émargement seront « dépoussiérées ».

 

UN COMPORTEMENT AUTORITAIRE PLUSIEURS FOIS SANCTIONNÉ PAR LA JUSTICE

 

A se comporter en jusqu’au-boutiste, on finit cependant par y laisser des plumes.

 

 

Depuis quelques mois, la commune de Lamastre ET le maire ont perdu plusieurs procès que les médias (journaux et bulletin d’information municipal) n’ont pas toujours cru bon de devoir rapporter…

 

 

Rappelons par exemple la condamnation personnelle prononcée par le tribunal correctionnel de Privas contre le maire pour avoir dénoncé de manière calomnieuse une de ses concitoyennes à plusieurs autorités administratives.

(Lire ou relire le maire de Lamastre condamné pour dénonciation calomnieuse)

 

Citons la condamnation prononcée par le juge administratif contre la commune pour abus de pouvoir dans le cadre de la procédure de préemption à l’encontre de la Gravière. La mairie a perdu 2 autres procès contre cette entreprise : le 1er parce qu’elle ne voulait pas couper les arbres qui polluent ses installations et le second relatif à un permis de construire. (dont 2 en cours d’appel )

(Lire ou relire les feuilles mortes se ramassent à la pelle et les procès aussi)

 

Citons encore l’annulation du 1er tour de l’élection présidentielle en 2017. On rappellera que le Conseil d’État a prononcé cette sanction avant tout parce que le juge n’a pas apprécié qu’on se moque de ses observations et que la vérification des pièces d’identité était faite « à la tête du client ».

(Lire ou relire 1er tour de l’élection présidentielle annulé par le conseil constitutionnel)

 

Cette liste n’est hélas pas exhaustive.

 

 

Ces derniers mois le mode de répartition des travaux de débroussaillage, de constructions de murs et autres opérations de voirie entre artisans locaux a été remis en cause parce que les règles de concurrence et de publicité propres aux marchés publics n’auraient peut être pas été respectées…

 

 

Nous attendons de nouveaux développements sur le sujet.

 

En d’autres temps, ces affaires n’auraient pas eu lieu ou auraient été réglées à l’amiable.

 

 

Si la saisine de la justice est chose courante de la part de la municipalité de Lamastre, c’est parce que c’est le contribuable qui paye les frais. Que les particuliers se ruinent est accessoire.

 

 

 

Sauf cas exceptionnels, le cumul et la reconduction des mandats électifs pendant de longues années entre les mains d’une seule personne ne favorisent pas le dynamisme du territoire qu’ils administrent. Avec le temps, on gère à la « grand-papa », les mauvaises habitudes s’installent, les convictions personnelles prévalent sur le dialogue constructif.

 

Pour qu’un territoire soit dynamique, il faut franchement partager l’exercice du pouvoir et associer la population à sa gestion.

 

C’est bien ce que nos contributeurs ont clairement exposé et nous allons le développer dans les prochains articles.

 

Ne ratez pas le prochain « Tous en campagne – acte 5 ».

 

RAD

 

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