Les immigrés: Mali 2010 – courrier d’un lecteur

 

Un lecteur nous adresse ce témoignage

 

Les Immigrés

 

Novembre 2010, retour au Mali pour y retrouver à nouveau les Dogons, peuple et territoire étonnants visités sacs à dos l’année précédente.

 

Les villageois et chefs de village nous y avaient fait part des difficultés à vivre devant la raréfaction de l’eau. Les mares s’assèchent de plus en plus tôt dans les villages,causant la disparition des bétails et le départ des jeunes.

(L’eau symbole de survie)

 

Nous envisageons alors la construction d’un mini barrage pour prolonger quelque peu la survie dans l’année.

(La case à palabres, basse pour les grands égos…)

 

Tout va très vite alors : quelques sondages, croquis et devis , les habitants se chargeant des travaux. Devant la modestie de l’ouvrage, le maire du district donne un accord verbal.

 

De retour en France, recherche de l’entreprise qui financera le projet, accords administratifs, procuration, habilitation, accréditation, ….. et budget en poche nous repartons plein d’espoir.

Au Mali, la situation a bien changé. Au nord, conflits avec des factions djihadistes; il va falloir faire vite.

Une grande déception nous attend: l’administration exige le versement total du budget, forte opposition des habitants, nous ne verrons jamais cet argent. Opportunisme face à la situation, peur de M.le maire, l’administration reste intransigeante !

Quelques jours plus tard, noue recevons l’ordre du départ fixé le samedi 27 novembre à l’aéroport de Mopti. L’A.320 arrive vide de Paris , le pays est fermé aux touristes !

 

La soirée d’adieu a été triste et difficile. Les jeunes sont durs, cinglants, impitoyables, blessants parfois.

« Tous les pays où vous étés allés coloniser, exploiter, piller parfois, vous en étés partis en laissant derrière vous conflits, guerres et misères avec des dictateurs incapables et corrompus. Nous voulons rester au pays, y vivre notre vie avec nos traditions. Vous avez tout détruit, il n’y a plus d’avenir.

Dans quelques années nous serons des millions. Quid alors de vos lois à répétition inutiles, tout comme vos murs et vos policiers ?

Tout l’argent dépensé pour garder et protéger vos frontières, les bénéfices à milliards des grosses entreprises installées chez nous, les rentes versées à nos dirigeants, tout cela nous permettrait de vivre dans notre pays. Tout le monde en sortirait gagnant ».

Nous écoutons impuissants, les yeux baissés, la conscience lourde. Que dire, que faire ?

Bien sur que la solution est qu’ils puissent vivre chez eux mais aucun homme politique n’ose en parler, trop d’enjeux économiques et/ou politiques.

 

Ces immigrés d’où qu’ils viennent continueront d’affluer, manipulés, exacerbés par leur désespoir.

 

Si les hommes politiques ne veulent pas se décider a agir, la nature va bientôt les y obliger. . . .

 

Alain papy

 

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