Bouquet de roses contre la guerre

Gernica Picasso
Guernica, Espagne- hommage de Picasso

Le 11 novembre et sa date de commémoration est déjà assez documenté sur ce site et je ne reviendrai pas sur une longue histoire de cette barbarie qui a coûté tant de vies avec son lot d’injustices.

 

 

À Lamastre bien sûr, nous n’avons pas la chance d’avoir un monument aux morts pacifiste, mais une chorale locale discrète de chants de luttes: l’arrach’choeur intervient parfois après la commémoration officielle pour rappeler l’histoire barbare de cette guerre infâme du début du XXème siècle.

 

 

 

Cette guerre qui oublie de célébrer ses nombreuses injustices, tous les pacifistes qui sont morts refusant cette maudite guerre, les oubliés, les fusillés pour l’exemple, ou encore les femmes qui sont encore absentes des livres d’histoire.

 

Pour rappel, la chorale de l’arrach’choeur était venue en hommage au centenaire de cette commémoration en 2018 pour chanter des chansons anti-militaristes après la commémoration officielle. Elle avait déposé des œillets devant le monument aux morts qui ont mystérieusement disparus à peine un quart d’heure après son passage !

 

En cette année 2021, la chorale l’arrach’choeur est venue à nouveau chanter après la commémoration officielle.

 

Elle a entonné en premier la célèbre chanson de Craonne, chanson contestataire anti-militariste d’un anonyme associée aux mutineries de 1917.

Une personne bien intentionnée a publié un extrait de cette intervention sur YouTube, mais la partie la plus vindicative de cette chanson est coupée ! J’ose espérer qu’il ne s’agit pas d’une motivation liée à la censure pour arrondir les angles, car cette chanson perd toute son essence sans sa fin:

C’est malheureux d’voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c’est pas la même chose
Au lieu d’se cacher tous ces embusqués
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendre leur bien, car nous n’avons rien
Nous autres les pauv’ purotins
Tous les camarades sont enterrés là
Pour défendr’ les biens de ces messieurs là

Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes
C’est bien fini, c’est pour toujours
De cette guerre infâme
C’est à Craonne sur le plateau
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés

Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront
Car c’est pour eux qu’on crève
Mais c’est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève
Ce s’ra votre tour, messieurs les gros
De monter sur le plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau !

 

Puis ces chansons ont été poussées: un hommage aux femmes avec «La femme du soldat inconnu» (Femouzes T), suivi de «Quand un soldat» (Francis Lemarque) et enfin «La rue des Lilas» (du groupe Kate Me).

Pour le plaisir des ouïes, un enregistrement sans censure.

 

Tout ceci aussi pour rappeler que les guerres sont tristement toujours présentes et aussi maudites. La dernière chanson parle de la guerre en général, mais on sent le contexte syrien à travers quelques mots, darbeh (danse populaire traditionnelle de Syrie, du Liban, de Palestine et de Jordanie) et arak (eau-de-vie de vin, traditionnellement produite et consommée au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Palestine).

Les derniers vers sont de Paul Valéry : « Car la guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui toujours se connaissent mais qui ne se massacrent pas ».

Le mec qui casse le fusil
Affiche sérigraphie de J.C Mathey – Ateliers des Clots

Rodolphe

 

3 commentaires sur Bouquet de roses contre la guerre

  1. Oui, je m’en doutais, c’était juste dommage et frustrant de voir cette chanson coupée de son sens. Puis cet article me permet de parler du reste.
    Merci pour ton article d’ailleurs…

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