2 novembre – au « carré des indigents » commémoration des défunts anonymes

 

Rituellement, pour la Toussaint et chaque 2 novembre, les familles se rendent dans les cimetières pour embellir les tombes et honorer leurs morts.

 

Au «carré des indigents », point de fleurs ni de visites, s’alignent tristement des tombes sans ornement.

 

Parfois une plaque indique les nom et prénom du défunt, ses dates de naissance et de mort.

 

 

Parfois la seule mention inscrite est « X masculin ou X féminin» et deux dates fictives : « 01/01/1500, 01/01/1500 » pour des morts qui n’ont pu être identifiés.

 

 

Parfois la tombe est parfaitement anonyme sans la moindre inscription.

Parfois quelqu’un y a déposé une fleur.

 

Les rites funéraires servent à sauvegarder la mémoire des ancêtres. Les funérailles et les commémorations permettent de réaffirmer leur existence en les nommant mais encore faut-il que l’identité du défunt soit inscrite sur sa tombe.

 

Effacés de la mémoire collective

 

Si parfois la mort est l’occasion de réattribuer une identité à ceux qui ont longtemps vécu dans l’anonymat, tels des sans-abris très isolés qui retrouvent alors un nom, une filiation, les funérailles n’assurent pas toujours leur rôle de mémoire.

 

Lorsqu’aucune famille ne peut prendre en charge les obsèques, la mairie de la commune du lieu de décès ou celle du lieu de résidence est tenue de financer l’inhumation qui aura lieu dans le terrain commun du cimetière hors concession et une sépulture temporaire (cinq ans), sans cérémonie et sans même porter systématiquement le nom du défunt.

L’anonymat est aussi le lot de tous ceux dont le corps a été retrouvé sans que rien ne permette de les identifier. Ce peut être le cas de migrants qui ne portent aucun document sur eux et des sans-abris, qui, victimes de vols, ont perdu tous leurs documents officiels.

Après enquête de police et éventuelle autopsie infructueuses, le défunt sera enterré sous X. Comme pour tous les morts isolés et sans ressources, c’est la mairie qui prendra en charge l’inhumation.

 

Des associations tentent d’améliorer la situation.

Certaines alertent sur la mortalité des SDF et accompagnent au cimetière les morts anonymes ou isolés mais leurs moyens limités ne peuvent assurer qu’une humble présence.

 

La manière d’honorer nos morts ne reflètéte-elle pas notre façon de traiter les vivants ?

 

RAD

 

 

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