Climat – l’homme va-t-il comme la grenouille s’endormir dans la casserole en train de chauffer ?

L’histoire de la grenouille qui se laisse cuire dans son eau sans s’échapper est en train de devenir réalité pour une autre espèce: celle des humains qui se laissent doucement cuire dans une monde confronté au réchauffement climatique.

Cette histoire plus ou moins fictive prétend que si l’on plonge subitement une grenouille dans de l’eau chaude, elle s’échappe d’un bond ; alors que si on la plonge dans l’eau froide et qu’on porte progressivement l’eau à ébullition, la grenouille s’engourdit, s’habitue à la température, et s’endort, pour finir ébouillantée.

L’espèce humaine semble bien vivre la même chose en ce moment !

Le réchauffement climatique lié aux émissions de gaz à effet de serre issu des activités humaines fait désormais consensus au niveau scientifique et l’humanité assiste patiemment à la hausse des températures, d’années en années. Ce réchauffement s’accélère dangereusement et produit des phénomènes extrêmes.

Contrairement à la grenouille dans son eau qui chauffe, l’humanité ne peut pas s’échapper de la Terre : elle doit changer le cours des choses mais  elle préfère penser à l’adaptation, ce mot qui est sur toutes les lèvres depuis quelque temps, surtout depuis que Christophe Béchu, le ministre français de la Transition écologique a présenté l’idée d’une consultation gouvernementale visant à préparer le France à un réchauffement de 4°C d’ici la fin de ce siècle…

Au lieu d’agir, l’humanité préfère penser à l’adaptation:  elle choisit donc de vivre dans un bain bouillant.

Nos gouvernants ne prennent des décisions qu’après des grandes catastrophes, pourtant les signaux du réchauffement sont nombreux en 2023 : canicules, incendies énormes au Canada et en Grèce, surchauffe de la Sibérie en juin dernier et températures record des océans depuis janvier… mais les catastrophes ne semblent toujours pas assez grandes pour que les différents États du monde s’accordent et prennent des décisions majeures.

La crise de la biodiversité, le manque d’eau potable, les pandémies engendrées par la fonte des glaces, les migrations climatiques qui mèneront à des conflits, seront-elles enfin les déclencheurs d’un saut, non pas en dehors de la casserole, mais d’un saut vers l’action commune en faveur de la Planète ?

En attendant, la température continuera de monter et l’homme déjà à moitié cuit saura-t-il donner le coup de patte salutaire avant qu’il ne soit trop tard ou comme la grenouille, s’endormira t-il dans son bain chaud ?

Aujourd’hui le péril a changé de nature et plutôt que de s’inventer des paniques morales, d’asperger de peinture les bureaux de Total, de montrer du doigt les mangeurs d’entrecôtes, les vaillantes sentinelles des temps modernes se décideront-t-elles à se préoccuper des dangers bien réels et d’agir ?

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RAD