Clichés et fausses informations sur les migrants

 

De nombreux clichés et fausses informations  circulent sur les migrants…

 

  • « La France est envahie par les migrants »

« Valeurs Actuelles » et « le Figaro » reprennent le terme « invasion ».

 

Faux.

Il est impossible de dénombrer les migrants en situation irrégulière.

Côté statistiques officielles, la France a accordé en 2015 le statut de réfugié à 19.506 personnes. Ce chiffre s’explique par un nombre record de demandes (64.942), ce qui situe le droit d’asile au niveau moyen des années précédentes.

Rapportée aux 66 millions d’habitants, l’arrivée des migrants ne peut donc pas être comparée à une « invasion ».  » La France compte seize fois moins de demandeurs d’asile que la Hongrie ou la Suède. Dans l’hexagone, moins de 9% de la population est immigrée.

 

  • « Les migrants viennent pour toucher des allocations »

 

 

Faux.

 

Les migrants ne touchent aucune allocation, aussi bien familiale que pour le logement.

Pour y avoir droit, il faut posséder un permis de séjour en cours de validité.

Seules les personnes ayant le statut de réfugiés, c’est-à-dire ayant obtenu une réponse favorable de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) peuvent bénéficier des droits sociaux (prestations familiales, CMU, APL, etc.).

Pour pouvoir prétendre au RSA, il faut avoir obtenu un permis de séjour de dix ans.

 

  • « Les migrants touchent 40 euros par jour »

 

 

 

Faux.

 

Ce chiffre de 40 euros quotidiens ne correspond à aucune réalité.

Les migrants ayant formulé une demande d’asile peuvent effectivement bénéficier d’une aide financière:  l’allocation pour demandeur d’asile qui s’élève à 6,80 euros par jour. Elle peut être complétée par 4,20 euros quotidiens s’ils n’accèdent à aucune place d’hébergement.

Selon le barème officiel, il faudrait une famille de 10 personnes pour toucher 37,40 euros par jour, (le montant par personne diminue à mesure que la famille augmente).

 

  • « L’Etat leur donne une carte bleue pour retirer 40 euros par jour »


Faux.

Le Front national a fait circuler l’idée selon laquelle une « carte bleue avec un compte bancaire » est distribuée aux migrants. Cette rumeur provient sans doute du fait que des cartes sont distribuées aux réfugiés en Turquie, mais il ne s’agit que de cartes de débit, c’est-à-dire qu’elles ne fonctionnent pas avec un compte bancaire.

En France, un récent décret prévoit bien la distribution d’une carte de retrait qui permettra uniquement de retirer le montant de l’allocation de 6,80 euros par jour.

 

  • « Les migrants sont mieux logés que les SDF »

 

 

 

Faux. 

 

 

 

Les migrants ont accès aux places d’hébergement d’urgence (qui offrent un lit, un repas, la possibilité de se laver, de rencontrer un médecin et un travailleur social), les mêmes que pour les ressortissants français sans domicile fixe.

Par ailleurs, les SDF peuvent bénéficier d’aides sociales (comme la protection universelle maladie et le Revenu de solidarité active) en se faisant domicilier à l’adresse d’une association ou d’un Centre communal d’action sociale (CCAS).

 

 –   « Les migrants sont prioritaires pour les logements HLM »

 

Faux.

Les migrants ne peuvent pas prétendre aux logements en HLM, et encore moins de manière prioritaire.

Pour déposer une demande de logement HLM, il est nécessaire de détenir un titre de séjour. Ensuite, aucune priorité particulière ne s’applique.

Ce supposé favoritisme est agité par la droite et l’extrême droite depuis que le Haut comité pour le logement des personnes défavorisées a évoqué la possibilité d’attribution de logements sociaux à des réfugiés.

 

–  « Les migrants viennent en France pour profiter de la Sécu »


Faux. 

Les immigrés en situation irrégulière ont accès à l’aide médicale d’Etat (AME), qui permet de bénéficier de soins médicaux gratuitement pendant un an renouvelable.

Pour y avoir droit, le migrant doit justifier d’une résidence fixe en France depuis au moins trois mois .

Si le budget 2016 de l’AME s’établit à 744 millions d’euros, elle ne rembourse pas tout (certains députés ont même osé laisser entendre qu’elle servirait à bénéficier de la procréation médicalement assistée, de la chirurgie esthétique ou des cures thermales) !

Lors d’une demande d’asile, les migrants ont accès au système classique de la Sécurité sociale et à la protection universelle maladie (ex-CMU).

 

  •  « Les migrants ont droit aux transports gratuits »

 

 

Faux.

 

 

 L’Etat ne prévoit aucune aide pour les transports en leur faveur. En revanche, certains départements ou communes proposent la gratuité des transports ou de la cantine aux migrants.

 

  • « Les migrants prennent le travail des Français

Faux. 

En France, seuls les ressortissants européens, suisses, monégasques, andorrans et saint-martinois sont dispensés d’autorisation de droit de travail. Les Algériens disposent aussi de cette exception s’ils bénéficient d’un certificat de résidence en vertu d’un accord spécifique.

Tous les autres migrants doivent avoir obtenu un titre de séjour ou disposer d’une autorisation de travail.

L’autorisation provisoire de travail doit être renouvelée tous les six mois, elle n’est délivrée que sur certains critères : le demandeur d’asile doit disposer d’une promesse d’embauche, dans une branche de métiers où le niveau de chômage est faible dans la région..

Dans tous les cas, les migrants acceptent bien souvent des emplois peu qualifiés, pénibles et bien souvent mal payés.

 

  • « Les migrants sont pauvres et peu éduqués »

 

 

 

Faux.

 

 

Une étude du Secours catholique a démontré que 48% des migrants à Calais appartenaient à des classes sociales supérieures dans leur pays d’origine et 20% à des classes moyennes.

« Il y a une règle : ce ne sont jamais les plus pauvres qui migrent ». « Pour la plupart, ce sont des gens qui ont eu accès à l’éducation et la culture dans leurs pays d’origine. C’est même souvent l’éducation qui les pousse à tenter leur chance pour un meilleur avenir. »

Et pour cause : le voyage vers l’Europe coûte très cher, parfois plus de 5.000 dollars simplement pour la traversée de la Méditerranée.

 

Les migrants quittent leur pays avant tout pour survivre. La majorité des personnes qui entrent illégalement en Europe sont originaires de pays en guerre ou de pays totalitaires.

Ils essaient bien souvent de sauver leur famille. Fuir son pays présente un risque non négligeable : 3.771 migrants sont morts en mer Méditerranée en 2015.

 

RAD – sources l’Obs, presse nationale

 

« Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser. »

Françoise Giroud – Gais-Z-et-contents, 1996

1 commentaire sur Clichés et fausses informations sur les migrants

  1. Cette liste de faux est peut-être vraie, mais elle dénonce et démontre les situations d’hommes que l’on laisse vivre dans la rue. Compter, décompter, additionner….quel sens cela a-t-il ? Quelle honte de devoir démontrer, prouver qu’ils sont des sous hommes chez nous et bien sur de les y maintenir par toute une série de lois et de comportements. OUI, honte à nous !
    J’ai pu voyager souvent sac à dos dans ces pays d’Afrique et rencontrer ces gens que nous avons pillé et privé de tout, cela continu, mais surtout l’espoir d’une meilleure vie . Les vieux chibanis disent : nos jeunes ne veulent plus d’une vie à pousser les troupeaux, ils n’ont plus aucune perspective de vie, alors ils partent . Ou aller ? vous détruisez tout. Des fois appâtés vers des guérillas sans aucun sens pour eux, et parfois tentent de rejoindre les paradis de leur rêves. Ils nous disent: bientôt nous serons des millions, des dizaines de millions tout va s’aggraver rapidement, alors que nous voulons rester chez nous. Avec tout l’argent que vous dépensez en armes et autres, aidez nous à y vivre au lieu de nous piller. Vous les européens vous avez les poches pleines, mais le cœur vide, telle est la phrase qui entame la plupart des échanges dans la case à palabres. Gène, honte devant cette misère dont nous sommes responsables et qui très probablement et rapidement va nous revenir sous forme de gens fuyant cette misère, les guerres, les contraintes climatiques….
    Faudra-t-il tout tuer ? Une solution existe, faut-il encore avoir le courage d’y réfléchir et de se décider rapidement.

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