Re-bling bling à l’hôpital de Lamastre

 

Notre réponse à la réaction du directeur de l’hôpital

 

Monsieur BACH, que nous avons le plaisir de compter parmi nos lecteurs, réagit à notre article sur le nouveau parc automobile de l’établissement composé essentiellement de véhicules « haut de gamme ».

Dans cet article, nous faisions état de nos craintes sur l’impact financier de telles acquisitions et, pour exemple, nous citions les augmentations passées et à venir du prix de journée à la « maison de retraite ».

 

M. BACH écrit que la gestion du SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile, selon la terminologie officielle et celle figurant sur le site de la structure lamastroise, mais appelé « Service de Soins Infirmiers et d’Aide à Domicile » par le directeur…), auquel sont dédiés ces véhicules, est totalement indépendante de celle de l’EHPAD. Il écrit aussi que le choix de ces véhicules résulte d’une démarche commune et réfléchie entre le personnel et ses représentants et que le conseil de surveillance n’est pas intervenu.

En gros, notre ignorance du mode de « gouvernance et de gestion des comptes des établissements de santé », nous conduirait à mélanger des choux et des carottes et donc à raconter des bêtises.

 

Il indique notamment:

« Le changement de véhicule pour le service de soins infirmiers et d’aide à domicile (SSIAD) est le résultat d’une démarche participative entre les agents du SSIAD et les représentants du personnel siégeant au CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail). Le parc automobile du SSIAD était vieillissant avec des voitures bas de gamme de 10 ans et plus. De nombreuses fiches d’événements indésirables faisaient état d’un manque de sécurité, de pannes, d’inconfort, de douleurs musculo-squelettiques (dos, poignet, genou…).

Il a donc été acté la nécessité de changer de véhicules pour assurer confort, sécurité, sérénité dans les déplacements quotidiens des aides-soignantes et infirmières du service. Des essais ont été réalisés par les agents sur des véhicules de marques et modèles différents. Les agents ont opté pour un véhicule confortable, sécurisant ayant des aides à la conduite leur permettant de rouler sereinement sur les petites routes de nos campagnes, quel que soit la météorologie et l’état des routes.

Le nouveau parc automobile du SSIAD est donc composé de ce type de véhicule. Ces véhicules sont financés uniquement par le budget alloué pour le fonctionnement du SSIAD qui est en excédent et permet le financement en LLD de ces véhicules nécessaires pour assurer les différentes tournées. »

 

On peut légitiment s’interroger sur l’utilisation d’un tel « excédent » qui aurait permis cette opération à une époque où les hôpitaux français sont globalement en situation financière pour le moins difficile.

 

Il écrit aussi:

« Les résidents de l’EHPAD ne participent aucunement au financement de ce parc automobile. Les budgets des 3 secteurs d’activité de l’établissement sont indépendants les uns des autres.

Pour précision, le Conseil de surveillance n’a pas à approuver ce type de dépense, il en est informé. La décision revient au Directoire dont le président est le directeur de l’établissement ».

 

Pourtant selon les termes mêmes qui figurent sur le site internet de l’hôpital Elisée Charra – Instances  hôpital de Lamastre, il est mentionné:

« Le conseil de surveillance se prononce sur la stratégie de l’établissement et exerce un contrôle permanent.

Il délibère sur :

  • Le projet d’établissement,
  • Le compte financier et l’affectation des résultats,
  • …. »

NB: Le conseil de surveillance est présidé par Jean Paul Vallon, le maire de Lamastre.

 

Il faut que M. BACH soit rassuré quant à notre connaissance, même rudimentaire, des rouages du fonctionnement des SSIAD et des EHPAD. Effectivement, ces services ne sont pas financés de la même façon, et nous n’entrerons pas ici dans le détail, comme ce n’était pas l’objectif dans notre précédent article.

Simplement, nous sommes en droit de poser la question suivante : quelle prestation, quel service hôtelier augmentera-t-on, quels emplois ne reconduira-on pas si à l’issue d’opérations semblables il n’y avait pas assez de pépètes pour payer l’ensemble des personnels, tous services confondus ?

 

Plus prosaïquement, nous sommes consternés de voir qu’il soit ainsi fait le choix de l’accessoire, du bling-bling, comme si un hôpital devait être géré comme une entreprise privée dont il faut soigner la vitrine.

Nous pouvons certes comprendre qu’il soit nécessaire de remplacer un parc automobile vieillissant, mais la décence, en ces temps de contraintes, commandait de choisir des véhicules moins coûteux, même s’ils sont payés en LDD (location longue durée).

Nous disons bien « la décence », par rapport aux soignants et à leurs patients souvent modestes, et par rapport à l’utilisation de l’argent public car le SSIAD est essentiellement financé par l’Assurance maladie très sollicitée en cette période de crise.

 

A propos, les personnels ou leurs instances représentatives ont-ils aussi participé au choix de la nouvelle voiture électrique de fonction du directeur ?

 

Enfin, il entre totalement dans l’objet de notre association de porter à la connaissance de nos lecteurs les faits saillants du microcosme local.

Par contre, que ces informations soient qualifiées de « polémique politicienne » de la part d’un fonctionnaire nous semble excéder quelque peu son devoir de réserve.

 

RAD

 

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