Moment de panique, hier dans notre paisible village quelque peu assoupi.
Une terrible déflagration a éjecté de leur sieste prolongée une bonne partie des retraités du centre-ville. Un bruit à arracher les aiguilles à tricoter des mains, à décrocher les coucous pendus sur le mur des salles à manger, c’est dire la violence du souffle !
En haut de la place Seignobos un attentat venait d’être perpétré ! Le magasin d’électroménager Gamon venait d’être plastiqué !
« Ils « ont osé frapper chez nous ! Déjà les soupçons se portaient sur les Autonomistes bretons, l’OAS, les Corses (on ne peut empêcher les gens de parler). Le magasin était saccagé.
Devant le four de sa boulangerie d’à côté, Marcel Vareille avait dû avoir chaud aux oreilles ! Pas de blessé heureusement mais des dégâts matériels importants.
Au soulagement de tous, très vite, la coupable fut démasquée : elle n’avait rien d’une quelconque complotiste politique : c’était une cocotte-minute !
Présentée comme un ustensile formidable, cette toute nouvelle invention était en démonstration dans le magasin. Mais les subtilités d’utilisation de cet appareil n’étant pas tout à fait maîtrisées ce qui devait arriver…arriva. La cocotte explosa.
Suite à ce fâcheux accident on doute qu’à l’avenir on trouve beaucoup de ces marmites explosives dans les cuisines lamastroises, ni ailleurs. C’est notre avis, mais on peut se tromper.
Cette anecdote assez copieusement romancée s’appuie sur un fait bien réel qui n’est pas resté sans conséquences. Ainsi en connaît-on qui ont toujours gardé des rapports très tendus avec les cocottes minute. Peur que la soupape se bouche, crainte que le bitoniau se coince, pas envie de se retrouver dans la chronique des faits divers voire dans la chronique nécrologique d’une gazette locale.
Lire aussi: Peur sur la ville – acte 1
RAD
Ces articles sur les années 50 sont très bien écrits et pleins de malice – Bravo à leur auteur, on en redemande !