« En marche vers un fascisme contemporain ? » – courrier d’un lecteur

 

Un lecteur nous écrit:

 

« Il faisait froid lundi soir et la nuit était glaçante. La police a chassé des hommes et des femmes, (qui « ne sont rien ») hors de leurs tentes de fortune, montées sur la place de la République a Paris pour rendre visible cette misère noire dans laquelle nos frères et sœurs se trouvent en début de cet hiver.

 

Coups de pieds et matraques, gaz lacrymogène, flash-ball, attaques contre les journalistes sur place – les forces de désordre ont déjà devancé les nouvelles lois de « sécurité », ils ont montré que la France des lumières est devenue un pays où l’humain n’a apparemment plus grande valeur, un pays gouverné sans cœur où la fraternité des humains est devenue un terme d’un creux abyssal, un pays qui fait froid dans le dos.

 

Le ministre Darmanin s’est déclaré « choqué par les images » – pas par les actes de la violence policière, pas par les attaques contre les journalistes. On comprend encore mieux pourquoi ils veulent interdire de prendre des images dès leurs forces de désordre en action, car c’est vrai, ces images dérangent.

 

Je pense qu’il faut comprendre qu’il y a un changement de vitesse dans le glissement vers un fascisme d’une forme contemporaine en France – et au-delà.

Le régime autoritaire est la conséquence d’une crise existentielle du capitalisme, crise qui s’exprime par une attaque générale sur le vivant (guerre généralisée comprise), crise qui produit la dynamique et les protagonistes dont elle a besoin.

 

Il ne faut pas se tromper, on est devant un carrefour qui va donner soit sur un monde d’être humains émancipés en harmonie avec le vivant (tout le vivant) ou, dans une forme extrême, sur un monde façon Mad Max, mais pire.

signataires :
Action Collective Antifasciste Valence – Alternatiba Valence & CO – ANV Cop 21 – Art en Grève – ASTI Valence – ATTAC Montélimar – CGT – CIMADE Valence Romans – CNT-STP 26 – Colleuses de Valence – Confédération Paysanne 26 – EELV 26 – Ensemble ! 07 – Ensemble Abya Yala – Extinction Rebellion – Fakir Drôme Ardèche – FNEC FP FO 26 – FSU – La France Insoumise – France Palestine Solidarité 07-26 – Génération climat – Gilets Jaunes Crest, Saillans, Valence, Tain-Tournon, RoyansVercors, Montélimar – Ligue des Droits de l’Homme – Libre pensée 07- 26 – MRAP 26 – NPA – PCF 26 – Pas d’enfants à la rue – Pour une Ecologie Populaire et Social – Plus Jamais ça Sud Ardèche – POI – Pont citoyen – Radio D’ici – Ricochets – SNUDIFO 26 – Solidaires 07/26 – Solidarité et Langage – Sorosa – STOP Nucléaire 07-26 – Valence en Lutte — Voies Libres Drôme Witch bloc – Youth For Climate

 

Dans l’immédiat, on peut au moins participer aux manifestations comme celle de Valence samedi prochain.

 

Autour du marché de Lamastre il y a certainement la possibilité d’organiser des covoiturages. Ci-dessous un formulaire pour un « déplacement dérogatoire pour la participation à une manifestation » (non officiel, mais juridiquement valable). »

L’attestation est téléchargeable ICI sur le site de la LDH

 

Harry insoumis

Françoise Giroud a écrit:

“Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser.”

 

4 commentaires sur « En marche vers un fascisme contemporain ? » – courrier d’un lecteur

  1. Bien merci pour l’article.
    La violence nous apparait car filmée par les quidams, mais où étaient les grands journalistes ? Où sont-ils à chaque « évacuation » de camp de migrants ? Et pour les logements insalubres, les travailleurs sans papiers (donc sans droits) et la liste prendrait bien des pages…
    Les médias ne répondent plus qu’à l’appel du pouvoir.
    Pour tous, s’informer est devenu impossible, noyés sous les buzzs et autres tweets…
    L’heure est au divertissement car l’information c’est chi***.

    Cette loi n’est que le glaçage du gâteau « sécuritaire » ,ne pas dire fasciste, c’est un gros mot, même si il convient mieux, gâteau qui nous a été cuisiné sous les yeux, lentement, avec amour par tous nos ministres de l’intérieur.

    Nous le dégustons goulument car il fait peur, pardon, faim, dans les chaumières.

    Ce commentaire n’est pas très jovial, mais c’est un constat, avec ou sans cette loi, nos libertés ne sont plus entre nos mains. Je finis sur du positif, il nous restera toujours deux libertés, celle de se taire et celle de payer.

    • Je partage en tout point ce commentaire de PAT
      Dans un grand concert de copiés-collés, à de rares exceptions, nos journalistes ont une tendance systématique à suivre les événements sans esprit critique. Ils relaient en boucle les informations officielles sans oser poser la moindre question qui pourrait déranger, sans investigations poussées. La plupart gobent et restent muets dans un silence complice.

      La « pensée unique » a appauvri le jugement et la capacité de dire et d’écrire.
      Ce monde politico-médiatique est à bout de souffle.

      La citation de Françoise Giroud, reprise dans l’article « Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser.” est vraiment à méditer

  2. Il reste plusieurs médias indépendants qui répondent présents…
    https://mutu.mediaslibres.org/
    https://medias-libres.org/les-medias-libres/
    https://reporterre.net/Les-medias-libres-existent-voici-leur-carte/
    Indymédia
    mediaTV
    des presses indépendantes ont aussi à plusieurs offres
    et énormèment de blogs d’infos militantes…
    Après on peut juste prendre du recul sur les sources des informations, qui les dirigent ? quelles sont leurs sources d’informations ? Est-ce du journalisme d’événement ou d’investigation (qui demande plus de moyens) ? Je trouve que l’on a du choix en-dehors des mainstream…

  3. Les évènements agressifs qui se produisent à nouveau dans les rues, répétition à l’identique aux précédents, quels qu’en soient les sujets, font cette fois suite au vote d’une nouvelle loi baptisée 24.
    Ces colères et batailles, répondent à l’ordre étatique visant à fragiliser et retirer des droits à ceux qui en sont déjà bien démunis.
    Sollicités aux votes , nous sommes renvoyés chez nous avec un ressentiment d’avoir des élus non conformes à leurs engagements, ne nous ressemblants pas, menant les politiques de ceux qui les financent . Nous sommes alors invités à revenir dans cinq ans.
    Devant le peu de considération pour nos voix et votes, c’est un renoncement qui s’empare des électeurs.
    Aller manifester, n’est plus qu’un faible et court moment d’espoir partagé.
    Nous observons que la casse de l’hôpital public, accompagne celle de l’université ,des retraites , des salaires, des inégalités patrimoniales….
    L’idée même de l’alternance disparait et la société est fracturée.
    Avec ce gouvernement, jamais la représentation n’est apparue aussi éloignée de la réalité de la société et de ses classes sociales.
    Ces confinements ont fait apparaitre les véritables acteurs compétents : les femmes avec les soins, le commerce, les services, mais aussi la classe ouvrière, le médecins….
    Malgré les nombreuses erreurs et fautes commises, les politiques bien petits devant la pandémie, ont vite repris les rennes du pouvoir, en serrant de plus en plus les contraintes, opportunité pour eux de se maintenir en place.
    Les applaudissements se sont tus avec un hôpital aussi nu, les caissières aussi précaires, les bancs de l’université aussi pleins, le front de l’emploi aussi gris….
    Ne serait-ce pas alors par cette crise sanitaire, l’occasion de refonder notre modèle démocratique, d’ambitionner un socialisme participatif ?
    Les idées sont nombreuses. Il est urgent d’inventer, de débattre, de délibérer. Il faut en finir avec les discours et redéfinir l’État et son rôle, la justice éducative, sociale, juridique et bientôt écologique.
    Seule la diversité des propositions apportera de réelles libertés qui ont été confisquées.
    Les partis politiques et les syndicats doivent réfléchir au rôle capital qu’ils vont devoir tenir. Sauront-ils accompagner et assurer ces taches ?
    Eux aussi devront procéder à des changements dans leurs fonctionnements.

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