Confiance perdue – courrier d’un lecteur

 

Un lecteur nous écrit. Il réagit à l’article 2ème tour des municipales – résultats …

 

Grand vainqueur des dernières élections municipales, l’abstention traduit bien la défiance vis à vis de nos politiques de tous bords.

 

Ce phénomène est repris par de nombreux journaux qui y consacrent pour certains la totalité de leurs articles, avec des analyses pertinentes et approfondies , mais également avec des réponses aux questionnements et préoccupations des citoyens.

Il est souvent fait référence à Machiavel, grand maitre en matière de politique manipulatrice des peuples, avec une citation résumant bien tous ses propos : « Les princes ne désirent qu’une chose, maintenir leur pouvoir sur le peuple et réduire toute velléité de résistance pour le gouverner à sa guise ».

Un humoriste, évoque « Kaa » serpent du livre de la jungle, endormant ses proies par ses discours hypnotiseurs.

 

Seule solution de résistance, garder les yeux ouverts en se méfiant de nos gouvernants.
Cette défiance devient alors un moyen pour les citoyens de garder un semblant de pouvoir dans une démocratie représentative.

Devant les comportements et décisions contraires à leurs désirs, de plus en plus déçus par les dysfonctionnements des institutions, l’incapacité des gouvernements à protéger les citoyens face aux crises économiques, aux méfaits et excès du capitalisme, à la perte des emplois, à la trop forte centralisation, à la destructuration de la société…. les citoyens exigent alors de vérifier ce que les gouvernants font en leur nom.

 

Cette défiance avec les contestations qu’elle entraine, devient à la fois outil politique contraire aux intérêts et pratiques des gouvernants, et outil de transformation, permettant l’expression du désir collectif de liberté.

 

Cette confiance perdue (c’est comme « une gomme qui rétrécit à chaque erreur ») parait cependant indispensable à la création d’une société fondée sur la sincérité de la parole, la transparence , une plus grande décentralisation, et la participation des citoyens aux actions de l’État.

C’est un grand et indispensable défi.

 

Alain papy

 

2 commentaires sur Confiance perdue – courrier d’un lecteur

  1. L’austérité salariale
    Sans être grand clerc,tout le monde a pu faire le constat de l’austérité salariale mise en place par nos politiques dans tous les pays occidentaux au début des années 80 .
    Afin d’en comprendre les raisons et les conséquences, quelques explications simplifiées sont nécessaires.
    L’idéologie libérale du capitalisme défend l’idée que les entreprises doivent optimaliser les profits pour les actionnaires et leur propre valorisation boursière.
    Il reste aux États le soin de gérer les difficultés des considérations sociales et ré-distributives.
    Dans l’OCDE,entre 1990 et 2019, les salaires ont augmenté de 23 % et la productivité de 49 %.
    De ce gain de revenus, les salariés créateurs de cette richesse, n’en toucheront que la moitié. Les salaires augmentant moins vite que la productivité , on assiste alors à un partage des revenus au détriment des salariés et en faveur des entreprises et des actionnaires.
    Cette austérité salariale est aussi provoquée et favorisée par des actions et situations particulières :
    Dérèglement du marché du travail, réduction de la protection de l’emploi, multiplication des emplois peu qualifiés, réduction du pourvoir et action des syndicats……, mais aussi lutte contre l’inflation, cauchemars des banques et des entreprises.
    Ce blocage des hausses salariales en réduisant les charges des entreprises, limite l’inflation qui reste basse.
    Cela provoque aussi une baisse du pouvoir d’achat et de la consommation des ménages, celle du développement « économique, provoquant l’augmentation du chômage que les États tentent de réduire par un fort déficit public.
    Les banques centrales créent alors de la monnaie, proposent aux États des prêts à taux bas, leur offrant des situations favorables à des politiques dites expansionnistes , c’est à dire avec de fortes hausse de l’endettement facilement remboursable.
    La situation consiste alors à des interactions entre les trois pôles d’action :
    – politique d’austérité salariale, politique monétaire et politique budgétaire .
    Résumons :
    – l’austérité salariale a fait reculer l’inflation,
    – la politique monétaire : les banques créent de la monnaie et proposent alors des prêts à taux bas aux États,
    – la politique budgétaire: les États profitent de ces taux bas et provoquent une forte hausse de l’endettement public.
    Difficile de rentrer plus en détail dans ce développement et aussi devant la complexité du sujet, ou il apparait cependant que l’austérité salariale est à la base de toute cette politique capitaliste.
    Les risques sont grands cependant de voir un retour à des pratiques économiques plus équitables devant les revendications sociales et politiques de nombreux pays.
    La crise économique serait alors hélas dramatique.
    Pour éviter un choc brutal, une transition dans le temps semble être la seule solution possible .

  2. Prix Nobel ?
    Prix prestigieux, fierté des pays honorés à travers leurs chercheurs ou penseurs récompensés, la France semble s’en moquer, peu intéressée semble-t-il.
    En effet en 2019, le Nobel d’Econnomie récompense les travaux d’une femme française, Esther Duflo , deuxième femme au monde à l’obtenir!
    Ses pairs ont reconnu la qualité et la pertinence de ses travaux portant particulièrement sur la pauvreté dans le monde. Plus jeune titulaire d’un poste au Collège de France – 36 ans- elle est alors fortement sollicitée par toutes les grandes universités des États Unis ; elle enseigne actuellement au MIT.
    Elle obtient de nombreux prix internationaux qui témoignent de ses compétences et de la pertinence de ses théories.
    Pour les thèmes qu’elle aborde et développe, pauvreté et inégalités, elle est en opposition et contradiction totale avec les règles des politiques économiques et budgétaires qui règnent dans notre monde capitaliste.
    L’échec est patent, les choix politiques sont dépassés, il faut changer cette idéologie. Si des choix politiques ont mené ou nous en sommes, rien n’empêche d’en faire d’autres dit-elle.
    Ses nombreuses expériences de terrain lui donnent des données fiables et des certitudes sur les choix et méthodes à promouvoir pour renverser ce carcan politique.
    Depuis l’obtention de son prix, elle est oubliée, jamais sollicitée ni présentée sur les plateaux tété ou radio français où l’on préfère passer en boucles des émissions avec des prétendus experts et politiques. Malgré leurs échecs, ils reproduisent à l’infini les discours préparés à la sauce et l’idéologie néolibérales.
    Ce week-end, le 13/02/2021 , un journaliste/économiste/expert, annonce la sortie prochaine du livre d’Esther Duflo, intitulé ‘Économie utile pour des temps difficiles » coécrit avec son mari lui aussi nobélisé. Il se trouve que ce livre , je l’ai depuis plus d’un mois acheté à la libraire de Lamastre !!!
    Cela traduit bien les connaissances , compétences et intérêts de ces journalistes /économistes dits experts missionnés pour désinformer et conditionner le peuple.
    A lire sans modération !

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