Journée internationale des migrants

 

« Les migrations existent depuis toujours. Et elles continueront à exister, à cause des changements climatiques, de l’évolution démographique, de l’instabilité, des inégalités croissantes, des marchés du travail et de la volonté de mener une vie meilleure…» —  (António Guterres, Secrétaire général de l’ONU)

Ce lundi 18 décembre était la « Journée Internationale des Migrants sur le thème « Migrations sans danger dans un monde qui bouge »

 

Cette journée, initiée par l’ONU en 2000, a été commémorée dans la plupart des départements, par une manifestation devant les préfectures, manifestations organisées par les associations et collectifs locaux.

 

La Journée internationale des migrants est l’occasion de dissiper les préjugés et de sensibiliser l’opinion.

L’ONU rappelle que les migrations sont une réalité incontournable. De nombreuses raisons amènent les gens à se déplacer – que ce soit pour étudier à l’étranger, rejoindre des membres de la famille, chercher un emploi ou des moyens de subsistance, ou assurer un meilleur avenir à leurs enfants. D’autres quittent leur pays pour fuir la criminalité, la violence, les conflits, la persécution, l’insécurité, la discrimination, les catastrophes naturelles et la dégradation de l’environnement, ou encore la pauvreté.

Les migrations volontaires comme les déplacements forcés ont toujours été le lot commun de l’humanité. La plupart des gens comptent probablement parmi leurs ancêtres des personnes ayant migré.

En ces temps de mondialisation et d’interdépendance, la migration internationale pourrait bien devenir un phénomène encore plus répandu.

A Privas, ce sont environ 200 personnes qui se sont retrouvées et ont battu le pavé en faisant des arrêts devant la préfecture, le tribunal, l’église et la mairie.

On a pu entendre de belles chansons sur le sujet (qu’on n’entend hélas pas souvent sur nos ondes et merci les artistes engagés!) des témoignages convaincants, des paroles de migrants accueillis dans notre département, ainsi qu’un beau texte de Jeanne Moreau.

 

A l’occasion de cette journée, Amnesty International, le Secours Catholique, la Croix Rouge Française, Médecins du Monde, Gisti, Emmaüs, la Cimade … et une longue liste d’associations et collectifs locaux on signé un manifeste que nous reproduisons ci-dessous.

 

« L’humanité de demain se construit par l’accueil des migrants aujourd’hui »

 

« En cette journée, nous pensons à ces milliers d’enfants, de femmes et d’hommes qui ont péri en Méditerranée, dans le désert ou en captivité, alors qu’ils avaient entrepris un voyage pour une vie meilleure, plus sûre et plus digne, comme tout être humain peut la désirer. Hommage à tous ces exilés qui ont dû risquer leur vie à cause de décennies de politiques des pays les plus riches qui ont rendu les routes de l’exil impraticables et dangereuses.

 

En cette journée, nous pensons également à tous ces citoyens et citoyennes, qui partout dans le monde pensent qu’accueillir les personnes migrantes, manifester de la solidarité envers elles, c’est construire l’humanité d’aujourd’hui et le monde de demain.

 

Les obstacles mis sur la route des migrants font le jeu des profiteurs de malheur qui se livrent au trafic  d’êtres humains, au racket et à l’esclavage. L’arsenal répressif déployé par les pays européens frappe du même coup les personnes migrantes, renforçant encore pour elles la nécessité de recourir à ces réseaux criminels.

 

La France est en première ligne de ce mauvais combat.

Une proposition de loi actuellement en discussion permettrait la rétention administrative anticipée des personnes ayant transité par un autre état avant leur arrivée en France.

Un autre projet de loi prévu pour 2018, sur l’immigration et l’asile, risque d’accroitre encore le mécanisme de répression…

Sans attendre, l’adoption de ces réformes, le ministre de l’Intérieur, via une circulaire du 20 novembre, a exhorté les Préfets à obtenir des résultats rapides en matière d’expulsion des personnes en situation irrégulière.

D’autre mesure sont envisagées qui remettraient en question l’accueil inconditionnel dans les structures d’hébergement d’urgence et viseraient à contraindre les acteurs associatifs à faire le tri entre « bons et « mauvais » migrants.

Le président Macron s’indigne du traitement des migrants détenus en Libye et des marchés aux esclaves qu’il feint de découvrir alors que les ONG alertent sur leur existence depuis plusieurs années. Mais ni la France, ni l’Europe, n’envisagent de renoncer à financer les autorités libyennes pour qu’elles continuent de bloquer les migrants et donc à fermer les yeux sur les violences et les trafics dont elles se rendent ainsi complices.

 

L’argumentaire est toujours le même: la France comme l’Europe ne peut pas accueillir toute la misère du monde… Sauf que toute la misère du monde n’a pas l’intention d’y venir ! Les chiffres l’attestent clairement. Entêtées dans cette logique manichéenne de tri, les autorités européennes refusent d’admettre que les causes de migration sont multiples et qu’en conséquence, les critères pour accueillir et accorder une protection le sont aussi.

 

Dans nos actions de terrain, nous, associations et organisations citoyennes, constatons quotidiennement les conséquences de ces orientations: maltraitance des migrants, violation de leurs droits fondamentaux, criminalisation des bénévoles, affaiblissement des principes guidant le travail social et la protection des personnes les plus fragiles et donc des fondements même de la solidarité nationale…

Cette politique se développe sans concertation large… En dépit de nos demandes, le Gouvernement se barricade derrière ses certitudes, se limitant à quelques rencontres avec certains acteurs pour les informer de ses décisions et de son choix de pratiques démagogiques, dénuées de réalisme, érodant chaque jour un peu plus nos chances de construire un futur fait de droits, de respect et de solidarité.

 

Dans ce contexte plus qu’inquiétant, nous avons pris l’initiative de lancer les Etats Généraux des Migrations. Les idées et propositions qui en émaneront seront ensuite discutées à l’occasion d’une session nationale plénière. Notre objectif est de faire ressortir des revendications communes et des propositions concrètes pour une autre politique migratoire respectueuse des droits fondamentaux.

 

Ce 18 décembre, en soutien à tous les migrants, nous sommes fermement décidés à promouvoir un changement radical qui mette un terme à ces politiques migratoire aux conséquences humaines dramatiques. »

 

RAD

 

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