Urgences hospitalières : à partir du 1er janvier 2022 elles deviennent payantes

 

Le nouveau « forfait » qui va imposer au patient de régler immédiatement son passage aux urgences la somme de 19,61€ s’il n’est pas hospitalisé, s’appliquera dès le 1er janvier 2022.

 

Jusqu’à présent, celui ou celle qui allait aux urgences recevait ensuite à son domicile une facture qui variait selon les actes pratiqués à l’hôpital. L’assurance maladie et les complémentaires santé remboursaient généralement la totalité de la dépense.

 

 

Désormais un tarif unique et plafonné à 19,61€ sera appliqué et ce montant devra être payé à son entrée ou à sa sortie des urgences si on n’est pas hospitalisé.

 

Des exceptions sont prévues pour les femmes enceintes de plus de cinq mois, les personnes atteintes d’une affection de longue durée ou les titulaires d’une pension d’invalidité: le montant à payer sera pour eux de 8,49€. 

 

L’Assurance maladie ne prend pas en charge ce forfait.

 

 

Quel que soit le motif de la visite non suivie d’une hospitalisation – consultation, scanner ou simple prise de sang – le malade devra verser le « forfait patient » que les complémentaires santé pourront rembourser totalement ou partiellement.

 

Cette réforme découle des travaux menés à la demande d’Édouard Philippe. Votée dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2021, elle aurait dû entrer en vigueur dès septembre 2021 mais elle a été retardée à la demande de la Fédération Hospitalière de France (FHF) du fait des complexités informatiques qu’elle engendre pour les hôpitaux et d’un contexte budgétaire spécifique lié à la pandémie de Coronavirus.

L’objectif affiché du gouvernement est de « désengorger les urgences » et « limiter les situations de reste à charge très élevé” ».

 

 

Un système qui interroge

 

 

Pour certains, c’est une nouvelle étape dans la privatisation de la santé et vers l’exclusion des plus précaires d’un accès aux soins.

Quand le forfait hospitalier a été mis en place il était aussi de 18 francs de l’époque, de nos jours il avoisine le prix d’une chambre en hôtel Formule 1.

 

Désormais, avant de se rendre aux Urgences, en plus des traditionnelles cartes Vitale et Mutuelle, ne pas oublier son chéquier –  pas de carte bancaire ou d’espèces: l’hôpital n’est pas équipé pour les endosser !

 

Bon courage aux hospitaliers déjà submergés dans des services engorgés, qui, sous prétexte de « simplification de la tarification » vont devoir en plus gérer des situations conflictuelles avec des patients, pour certains, même pas au courant qu’ils vont devoir payer immédiatement !

Quel est le manque à gagner pour l’hôpital ?

 

RAD

 

2 commentaires sur Urgences hospitalières : à partir du 1er janvier 2022 elles deviennent payantes

  1. Malheureusement, le comportement de certains conduisent souvent à des mesures généralisées pas toujours agréables…De nos jours, en ville surtout, on se rend aux urgences pour un oui pour un non. Ajouté au fait qu’il manque des médecins, voila le résultat. Je l’ai encore constaté pas plus tard qu’il y a deux jours, malheureusement…

    • Non, chère Jocelyne, permettez moi de vous dire que vous faites erreur. Le fait est qu’à regarder par le petit bout de la lorgnette, on ne peut guère qu’en tirer une de ces conclusions sauf votre respect, … scrogneugneu : « c’est la faute des gens … » Bien sur, il peut toujours y avoir quelques hypochondriaques …Mais l’engorgement aux urgences n’est pas du à ces personnes là. Par contre, bravo : en plein dans le panneau ! Cette mesure n’a pas d’autre objectif que de faire croire que si il y a un problème aux urgences, c’est uniquement la faute de dangereux irresponsables qui n’ont pas d’autre distraction que de les encombrer! En aucun cas ce ne pourrait être du aux 17000 lits fermés sous Macron, voyons !
      L’engorgement aux urgences, cela fait au moins 20 ans que ce phénomène est connu : c’est donc un choix politique. Engorgement en amont, au niveau de la médecine de ville ; engorgement en aval : les cadres de santé de garde font la chasse aux lits vides sur le reste de leur établissement. Rien n’a été fait. Juste avant le COVID, il y avait un important mouvement de grève aux urgences …. Mais le gouvernement n’a rien voulu savoir.
      Manque de médecins : ce n’est pas une donnée météorologique, c’est un choix politique assumé autant à « gauche » qu’à droite. D’après un précédent directeur de l’hôpital de Moze à St Agrève, il parait que la politique de santé de la France faisait l’admiration de nos voisins européens: qu’elle qu’était l’alternance politique, elle a toujours suivi le même schéma : réduire l’offre de soins. S’il est vrai que Macron avait annoncé dès septembre 2018 son intention d’enterrer le numerus clausus, la mise en œuvre a pris du temps. Ce n’est que le 13 septembre 2021 que l’arrêté est paru. Pas d’embellie avant 2031 donc …
      Le gouvernement sait parfaitement que cette mesure, au mieux, ne règlera en rien ce problème, au pire effectivement, va aggraver la situation. Ce gouvernement se moque parfaitement de l’effondrement de l hôpital public, et in fine, de notre santé.

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