« Levé, lavé, habillé, alimenté en dix minutes !  » – La CFDT communique

 

Après les trois mois de confinement, la CFDT tire à nouveau la sonnette d’alarme à propos des Maisons de retraite.

 

Elle réclame la promulgation de la loi grand âge.

 

Cette phrase décrit très bien ce qui se passe dans la plupart des EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), et ce depuis plusieurs années.

 

Tout va trop vite pour les résidents âgés.

Tout va trop vite aussi pour les personnels qui ont le sentiment de faire du travail à la chaîne et de manquer d’humanité dans l’exercice de leur métier.

 

Une infirmière dans un Ehpad du secteur de Valence témoigne de ce qui se passe au quotidien: « Il est grand temps que chacun se demande si vraiment nous avons encore envie de soigner de façon répétitive, à une allure effrénée ou si nous avons la volonté de stopper la machine pour enfin prendre le temps d’accorder à chaque personne âgée la prise en charge qu’elle mérite ».

 

Le phénomène n’est pas nouveau et en ce milieu d’été, la CFDT reprend le combat car les difficultés des Ehpad ont été accentuées par la crise du Covid-19.

Le syndicat tire à nouveau la sonnette d’alarme au sujet du manque de moyens des maisons de retraite.

 

« Démunis face à l’hécatombe »

« Les Ehpad se sont souvent retrouvés démunis pour affronter l’hécatombe », indique Christophe Sérillon, responsable CFDT Drôme-Ardèche, spécialiste de la question.

« Les soignants, en première ligne, ont été atteints physiquement et psychologiquement, eux, qui déjà exerçaient dans les conditions les plus difficiles. Cette crise révèle le manque d’attention que notre société porte à nos aînés, si souvent négligés et dont la contribution est si peu reconnue ».

 

Une aide-soignante du Nord Drôme confirme : « pendant cette période, le personnel n’a pas compté ses heures de travail, les changements d’horaires où d’affectation, ni le stress que cette crise a généré. Les Ehpad ont très vite été fermés aux visites. Le personnel a su s’occuper des résidents qui ont été isolés dans leur chambre pendant 2 mois et demi. Toute cette période était très longue et très difficile psychologiquement pour les résidents mais aussi pour les équipes qui n’avaient qu’une crainte : faire renter le Covid dans l’établissement ».

Elle évoque aussi le manque d’attractivité de son métier et la pénurie qui menace une profession en proie au découragement.

 

Recruter 25 % de soignants supplémentaires

 

Au terme d’une campagne de quelques semaines en début d’été, la CFDT Drôme-Ardèche a recueilli 3 500 signatures dans une pétition.

Dans un tract de revendications en 15 points, elle réclame la promulgation d’une loi grand âge, souvent promise, mais remise à plus tard.

 

« le tout budgétaire dans les Ehpad est révolu et il n’est plus temps d’attendre ».

Parmi les propositions, figurent le recrutement en masse de personnel soignant (25 % supplémentaires), mais aussi de nouveaux moyens pour promouvoir la télémédecine dans les Ehpad, afin d’éviter un trop grand nombre de passages aux urgences, l’une des solutions en période de crise sanitaire.

 

Après la grève inédite des Ehpad à la fin de l’hiver 2018, le syndicat avait saisi l’ensemble des élus, députés et sénateurs, la population Drôme ardéchoise sur les marchés des deux départements et les responsables de l’Agence régionale de santé.

 

La CFDT attend maintenant des réponses concrètes aux besoins urgents des résidents et des soignants.

 

 

CFDT santé sociaux

(Cet article a initialement été publié dans le journal La Tribune, début août 2020)

 

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