L’étonnante histoire du clairon qui sonna le premier « cessez-le-feu » le 7 novembre 1918

 

À la veille de l’armistice du 11 novembre 1918, transmis par une lectrice, à partir d’un article paru dans Le Point du 15 novembre 2014, voici l’histoire du « clairon de l’Armistice ».

 

Pierre Sellier, , 1949, est connu pour avoir été le soldat français de la 1ère guerre mondiale qui sonna au clairon le premier « cessez-le-feu »  le à Haudroy, sur la commune de La Flamengrie, dans le département de l’Aisne, lors de l’arrivée des plénipotentiaires allemands chargés de négocier l’Armistice qui sera finalement signé quatre jours plus tard dans la clairière de Rethondes à Compiègne dans l’Oise.

Pierre Sellier a été surnommé « le clairon de l’Armistice » pour avoir ouvert avec son clairon le chemin aux plénipotentiaires allemands.

 

 

 

 

 

L’instrument est aujourd’hui exposé dans une vitrine du musée de l’Armée à Paris.

 

 

 

 

 

Pendant la guerre, il ne se passait guère de jour sans qu’il ne sonnât un ordre auquel devaient obéir les soldats. Et puis arrive le 7 novembre 1918, son jour de gloire !

 

 

 

 

 

Ce jour-là, il est le premier à sonner le cessez-le-feu, le premier de tous les clairons sur le front et quatre jours plus tard, il sonnait, comme tous ses frères, l’armistice.

 

Ce clairon est celui du caporal  Sellier, 26 ans, incorporé en octobre 1913 au 171ème régiment d’infanterie. Sachant jouer de la trompette, il est affecté à la clique du régiment et parviendra à traverser vivant les quatre années de guerre.

 

 

 

 

 

 

Le 7 novembre 1918, la délégation allemande se dirige vers  la clairière de Rethondes.

À 20h20, elle se présente devant le poste de la compagnie du caporal. Le chef de bataillon accueille le convoi et demande à Sellier de remplacer le clairon allemand.

À 20h30, la délégation se remet en route avec le clairon français sonnant le cessez-le-feu et plusieurs autres refrains militaires jusqu’au poste de commandement du régiment. La mission de Sellier s’arrête là. Il passe le relais à d’autres soldats musiciens qui jouent la Marseillaise.

 

Le soir même, à minuit, le cessez-le-feu n’est pas respecté et les combats reprennent jusqu’à l’armistice du 11 novembre.

Ce 11 novembre 1918, Pierre Sellier sonne l’armistice comme des centaines d’autres clairons de part et d’autre du front.`

Le 28 août 1919, démobilisé, le caporal clairon rejoint sa ville natale de Beaucourt, dans le Territoire de Belfort et conserve son précieux clairon.

 

Six ans plus tard, l’American Legion (association d’anciens combattants américains) lui propose de participer à une tournée américaine pour répéter sa sonnerie. Peu enclin à voyager, il refuse.

Il oppose également une fin de non-recevoir au clairon allemand qu’il avait remplacé sur le marchepied de la voiture des plénipotentiaires et qui lui proposait une tournée aux États-Unis pour jouer à deux la scène du 7 novembre. Sellier juge que les blessures de la guerre sont encore trop vives pour que les deux ennemis d’hier jouent ensemble du clairon sur scène.

Les Américains lui proposent alors une jolie somme pour acquérir son instrument. Le poilu oppose encore un refus. Il préfère offrir son instrument au musée de l’Armée en 1925.

À Beaucourt, un monument lui est dédié, une rue et un collège portent son nom et le brave clairon se morfond dans sa vitrine parisienne.

 

RAD

 

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