En septembre 2019, il y a un an déjà, le Lycée d’Enseignement Professionnel Agricole Privé de Lamaste (LEPAP) fermait ses portes après 77 ans d’existence.
Le Centre ménager avait ouvert pendant la deuxième guerre mondiale, proposant aux jeunes filles une formation de ménagère inscrite dans les besoins de formation de l’époque.
Au cours de sa vie, cet établissement s’est transformé pour répondre à l’évolution de la société agricole.
Il y a eu des formations pour permettre l’installation des chefs d’exploitation.
Dans les années 80, des formations de BEPA (brevet d’études professionnelles agricoles) dans le secteur du secrétariat et du service à la personne ont vu le jour pour répondre aux besoins professionnels du monde rural avec en parallèle la création des classes de 4èmes et 3èmes professionnelles.
Ces dernières permettaient aux élèves qui ne trouvaient pas leur place dans l’enseignement général d’acquérir les bases, de parcourir le monde professionnel par le biais des stages, de préparer le diplôme du Brevet et de s’orienter vers les filières techniques et professionnelles.
L’établissement comptait au plus fort de son effectif 120 élèves.
L’évolution de l’agriculture, la baisse de la démographie du secteur de Lamastre, les exigences du Ministère de l’Agriculture et des salles de cours professionnelles (salle de travaux pratiques et cuisine pédagogique) vétustes et sous équipées ont conduit à des chutes successives du nombre d’élèves pour terminer avec un effectif plancher de 22 et la triste fin que l’on connaît.
Pourtant, le LEPAP a su s’adapter au fil des années pour survivre.
– La création d’un nouveau bâtiment, en 2004, jouxtant le collège de Macheville. Ce bâtiment de 1 million d’euros a été financé par un emprunt de 500 000 euros et par une subvention de la région du même montant.
– Puis l’ensemble scolaire privé Charles de Foucauld a été crée, regroupant ainsi la maternelle, le primaire, le collège et le LEPAP. Malgré la mutualisation de certains moyens, il s’agissait bien d’entités distinctes avec deux ministère de tutelle, l’Éducation Nationale pour la partie école et collège et le Ministère de l’Agriculture pour la partie Lycée.
– En 2016, un projet de salles de cours professionnelles était à l’étude mais après une multitude de déboires techniques notamment de normes de sécurité, ce projet n’a pas vu le jour.
– En 2018, un dossier de formation de CAP Paysagiste a été déposée au Ministère de l’Agriculture, demande rejetée car le secteur était déjà en tension.
Mais ironie du sort, c’est avec cette formation que l’école de Production ouvre ses portes à la rentrée 2020.
La fermeture du LEPAP est passée inaperçue, il n’y a pas eu d’article dans la presse locale. Pourtant en 5 ans, la baisse des effectifs de l’ensemble scolaire Charles de Foucauld et la fermeture du lycée ont entrainé des suppressions d’emplois.
Ce sont 14 emplois qui ont disparu.
Il y a d’abord eu les non remplacements :
- un personnel de cantine qui est parti pour des raisons d’ordre médical,
- puis les départs en retraite d’une secrétaire et d’un agent d’entretien.
Ensuite est venu le temps des licenciements:
- la surveillante affectée au lycée,
- le surveillant affecté au collège remercié après plus de 20 ans de services,
- le maitre d’internat car l’internat a fermé mais coup de chance, il a été réaffecté à temps partiel sur un poste laissé vacant à la vie scolaire,
- la comptable,
- un mi temps de secrétaire,
- un agent d’entretien
- et pour finir 6 postes équivalent temps plein d’enseignants : 5 à temps complet et 2 à temps partiel soit 7 personnes qui ont vu leur emploi disparaître.
Au niveau national, l’enseignement agricole est en perte de vitesse, les suppressions de postes nombreuses et le maillage des établissements est très faible.
Le résultat est que sur les sept enseignants concernés deux seulement ont été mutés : une sur Tournon avec une diminution de 40% de son temps de travail et l’autre (moi même) au Lycée Horticole de Saint Genis Laval à 130 Km de Lamastre
Les autres ont été licenciés.
Et pour terminer, ce long avis de décès d’emplois, il faut rajouter la perte d’un poste à l’école maternelle à la rentrée 2020.
Aujourd’hui je veux faire une mise au point car je suis interpellée par beaucoup de personnes qui n’ont pas les bonnes informations.
NON le lycée ne réouvre pas et les emplois perdus le sont définitivement.
Une école de production est une école privée avec des financements non conventionnels : Région, taxe d’apprentissage et rémunération des prestations des élèves auprès de leurs clients (particuliers, entreprises, collectivités territoriales).
La mairie de Lamastre est bien sûr partenaire de l’école de production Charles de Foucauld et le projet de l’arboretum est vraisemblablement un moyen de financement de cette nouvelle offre de formation.
Combien de postes sont crées ?
Certainement pas autant que de perdus…
Odile Gamon
Dans la même lignée, attendait-on plus de 5000 personnes cette année au forum des associations à Lamastre pour qu’il soit annulé alors que presque partout ailleurs ces forums ont lieu (Vernoux, Le Cheylard…)
La mairie invoque les consignes sanitaires que donc elle ne peut ou ne veut pas assumer…
ça craint pour la foire à venir !