Pour ne pas dire des bêtises, toujours tourner sept fois sa langue dans sa bouche

 

Dans son édition du 21 septembre 2017, le Dauphiné Libéré cite un rapport de la Chambre Régionale des Comptes peu flatteur sur la gestion de la nouvelle intercommunalité ARCHE Agglo (qui regroupe les anciennes communautés de communes Hermitage-Tournonais, Pays de l’Herbasse et Pays de Saint Félicien).

 

 

Ce rapport fait l’objet d’une reprise sur un site Internet local que nous appellerons « La voix de son maître ».

Ce sobriquet nous évitera de le désigner nommément,  par charité au regard de la somme de poncifs qu’il assène à ses lecteurs.

 

 

La « voix de son maître » en déduit donc que les grands ensembles intercommunaux conduisent à l’échec et prêche pour une intercommunalité à échelle humaine dont Lamastre serait en quelque sorte le maitre étalon.

Il conclut tout naturellement que les élus du canton de Lamastre ont bien fait de refuser le projet de fusion intercommunale du Préfet en 2016 et, atavisme oblige, montre du doigt le député Olivier DUSSOPT, rapporteur de la loi Notre et ceux qui y étaient favorables.

 

Disons le tout de suite : « La voix de son maître », donne le bâton pour se faire battre et ce n’est pas pour nous déplaire.

 

Commençons par la chronologie de la création de la communauté ARCHE agglo :

 

  1. Depuis le 1er janvier 2014, il existait une communauté de communes appelée « Hermitage-Tournonais » née de la fusion des anciennes communautés de communes du « Pays de l’Hermitage » et du « Tournonais ». Ce regroupement composait un ensemble de 25 communes de part et d’autre du Rhône autour de Saint Jean de Muzols et Tournon.

 

  1. En 2016, le Préfet projetait de fusionner les communautés de communes de Lamastre, Saint Félicien et Val d’Ay. Ce projet a échoué, les élus locaux, avec une mention particulière à ceux du canton de Lamastre, ayant été particulièrement virulents pour défendre leur pré carré. Ce fiasco politico administratif s’est soldé par le maintien en l’état de la communauté de communes de Lamastre (10 communes) et l’éclatement de celle de Val d’Ay.

 

De son côté, le 1er janvier 2017, Saint Félicien a choisi de fusionner avec l’Hermitage-Tournonais. Le « Pays de l’herbasse » a fait de même.

 

 

 

Cet ensemble a conduit à la création de l’intercommunalité dénommée « ARCHE agglo » qui fait aujourd’hui l’objet des critiques de la Chambre Régionale des Comptes et les choux gras de « La Voix de son maître ».

 

 

 

Voilà pour l’historique. Portons maintenant la contradiction et elle sera facile.

 

  • On a vu que la communauté de communes « ARCHE agglo » n’existe que depuis le 1 janvier 2017. Cet exercice n’étant pas terminé, elle n’en a pas encore rendu ses comptes. Le rapport de la chambre régionale des comptes porte donc sur l’ancienne structure dont la création remonte à 20 mois avant la promulgation de la loi Notre.

 

  • Ni la loi Notre et les regroupements qu’elle conseille ou impose, ni son rapporteur, ne sont donc responsables des déboires politico-financiers de l’ancienne communauté de communes « Hermitage-Tournonais ».

 

 

 

La « voix de son maître » devra apprendre à éviter les amalgames grossiers et digérer la réélection du député DUSSOPT dans sa circonscription et le très faible score du « maître ».

 

 

  • On rappellera avec bonheur que le territoire que voulait fusionner le Préfet était plus petit que celui du nouveau canton dont Lamastre est le chef-lieu depuis 2014. Ce nouveau canton regroupe les anciens cantons de Lamastre, Saint Félicien, Satillieu et une partie d’Alboussière. Le maire de Lamastre n’a aucun état d’âme à en être le conseiller départemental. Ce territoire qui était trop grand à ses yeux pour une intercommunalité et qui risquait d’éloigner les élus de la population ne l’était donc pas lorsqu’il s’agissait de se présenter à sa tête en tant que conseiller départemental. Parfait exemple d’une conception à géométrie variable de la politique locale dont il faut trouver les ressorts uniquement dans des intérêts électoraux.

 

  • Les juges ont écrit que la communauté de communes ARCHE agglo n’avait pas de projet de territoire. Ils n’ont pas dit que c’était en raison de sa taille. La nuance est de taille ! A lire la prose de « La voix de son maître » on peut aussi bien en conclure que le Département, la Région et pourquoi pas l’État tant qu’on y est, n’ont pas de projet de territoire car les décideurs seraient trop éloignés de leurs électeurs !

 

Et puisqu’on veut nous amener sur ce terrain:

Y a t’il un projet global de territoire sur notre bout’chou de  communauté de communes de Lamastre ?

Le pilote sait-il où il va ?

D’après nos informations, certains maires des villages du canton commencent à faire comprendre qu’ils en ont assez de financer pour moitié des réalisations assez classiques, toutes concentrées sur le chef-lieu.

Une révolte ou une révolution ??? A suivre…

 

Rappelons nous les propos de Marc BARD et de Roger ROSTAIND sur les actions de feu le Sivom de Lamastre, rapportés par l’Hebdo de l’Ardèche dans son édition du 18 novembre 2008.

Nous les avons rapportés à notre tour dans le journal Doux propos n° 2 :

 

« Une communauté de communes plus large aurait été plus judicieuse. Cela permettrait de faire plus de choses…La question du développement économique n’a jamais été évoquée…Quand on voit la vitesse avec laquelle chute le canton au niveau de l’emploi, il va falloir se serrer les coudes…Une commune est une commune, chaque commune devrait avoir le même nombre de délégués…Sur la question économique, on manque un peu d’audace pour sauver des emplois dans le canton. Il y a trop peu de projets à ce niveau là ».

 

Ces 2 maires, anciens chefs d’entreprises ne sont pourtant pas de doux rêveurs !

 

Comme quoi, il n’est pas nécessaire d’être gros pour avoir un cul de plomb (NDLR : nous parlons de la communauté de communes) !

 

La communauté de communes de Lamastre n’a sans doute pas encore été « visitée » par la chambre régionale des comptes comme l’a été Arche agglo.

Et pourquoi ?

Mais tout bêtement parce que c’est un lilliputien économique, isolé, sans enjeu financier et sans aucune ambition économique parce que géré à la grand’papa et qui va  être prochainement  absorbé par ses voisins.

Et pour le coup, oui, les décideurs seront éloignés de leurs administrés et nos communes dépouillées de leurs prérogatives.

 

 (enfin presque…).

 

!!!

 

RAD

 

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