Et si on refaisait les élections municipales !

 

La participation aux élections municipales du 15 mars 2020 n’a jamais connu un taux aussi bas, au niveau national elle s’établit à 44,64 %, en chute de 20 points par rapport au dernier scrutin de 2014.

Pour la première fois depuis le début de la Ve République, moins de la moitié des Français inscrits sur les listes électorales se sont déplacés aux urnes pour une élection municipale.

 

 

Un collectif d’une centaine de maires, des maires battus, élus, réélus ou qui ne se représentaient pas, demandent l’annulation du premier tour de ces municipales, dans toutes les communes, y compris celles qui ont élu ou réélu une nouvelle équipe.

 

 

Ils indiquent notamment:

 

«Des candidats ont été élus, mais quelle est leur légitimité réelle lorsque tant d’habitants ont privilégié leur vie à leur vote ?»

« Les personnes âgées ainsi que les jeunes parents ne se sont pas déplacés, par crainte d’être contaminés »

« Le suffrage universel a été bafoué».

 

Ils s’interrogent sur la demande du gouvernement de se rendre aux urnes alors que la veille du premier tour un appel aux Français à limiter leurs déplacements avait été lancé.

« Une mascarade démocratique » a même indiqué l’ex-ministre de la Santé, Agnès Buzyn.

 

Les recours se multiplient partout en France

 

Le principal point de droit invoqué par ces recours est que la sincérité du scrutin aurait été violée, ce qui remettrait en cause le 1er tour de l’élection.

La sincérité du scrutin est fondée sur l’article 3 de la Constitution : « le suffrage est universel, égal et secret ».

 

Les constitutionnalistes s’accordent pour dire que si le second tour est reporté, les résultats du premier tour tombent dans les circonscriptions où un second est nécessaire.

« Dans ce cas, il n’y aurait plus un scrutin, mais deux municipales, à des moments et dans des contextes totalement différents »

 

Le Code électoral est formel sur ce point, dans son article L-56 : en cas de deuxième tour de scrutin aux municipales, « il a lieu le dimanche suivant le premier tour ».

 

« Un report du second tour conduirait à annuler le résultat du premier tour », explique un expert en droit constitutionnel.

Des juristes demandent ainsi la saisie du Conseil constitutionnel pour qu’il se prononce sur la légitimité d’un report du second tour qui pourrait remettre en cause le premier.

 

Pour l’instant, le gouvernement souhaite toujours organiser un second tour le 21 juin et donc entériner les résultats du premier mais la position gouvernementale pourrait encore évoluer en fonction de la tenue ou non du second tour à la date envisagée.

Le Premier ministre Edouard Philippe a indiqué que la décision sera prise le 23 mai après la remise au parlement d’un rapport scientifique qui évaluera la situation épidémique.

 

Le premier tour a pour l’instant permis à 30 125 communes sur les 34 968 que compte le pays d’élire leur conseil municipal mais pas leur maire

 

RAD

 

3 commentaires sur Et si on refaisait les élections municipales !

  1. Je suis bien d’accord, ce premier tour n’avait pas lieu d’être maintenu dans un tel contexte, sachant pertinemment que le deuxième tour ne pourrait pas se tenir le dimanche d’après.
    Non seulement, tout le monde n’a pas pu aller voter (tiens, c’est la première fois de ma vie que je n’y vais pas) mais en plus ça aurait peut-être évité la contamination de bon nombre d’élus sur le territoire ! Quand on voit la foule dans les salles de dépouillement, sans aucune mesure de distanciation physique, on peut se demander pourquoi les responsables ne sont pas verbalisés. Et si les Maires osaient dire « on obéit aux ordres », le principe de précaution et le bon sens ne devraient-ils pas les amener à réfléchir et à désobéir, pour le plus haut bien de tous leurs citoyens ? Et tout cet argent public mal employé encore une fois !
    Rassurez vous, faites confiance à la suite des événements pour que tout ce cirque soit purement et simplement annulé, et préparez vous !
    Certes, je ne mets pas tout le monde dans le même sac.Il y a des élus qui ont tenté des choses mais leur voix n’est pas crédible aux yeux de ceux qui détiennent le pouvoir, ou pas assez relayée par les médias et journalistes.
    Mais à quand des visionnaires aux commandes des postes clé de la France et de ses territoires ? Nom d’une pipe en bois, comme disait mon beau père Jules !
    Le « peuple » a besoin de dirigeants inspirants, courageux, justes, à qui on a envie de faire confiance et de se rallier, pour justement nous mettre « en marche » derrière ces meneurs d’Hommes ! Où sont-ils ?
    Il a trop duré le temps d’être considérés comme des incapables, des inutiles, des emmerdeurs, voire des « hallucinés ». Cessons de mépriser ceux qui sont différents, qui portent des idées d’existence novatrice s et humanistes!
    Cette situation injuste est encore valable « pour le moment » mais je crois bien que ses jours sont comptés.

  2. Les commentaires de Jocelyne sont parfaitement recevables , raisonnables, mais ils y en a d’autres tout autant pertinents à leur opposer.
    L’organisation des élections sont de la responsabilité des élus et sur le plan sanitaires, ce sont eux qui sont chargés de prendre les précautions nécessaires à un vote sécurisé.
    Ils ne peuvent après se plaindre de mauvaises conditions dont ils ont la charge. A eux d’informer et de rassurer la population.
    Les votes à faible participation sont devenus de plus en plus courants et cela avant la pandémie qui il est vrai en a favorisé quelque peu le pourcentage.
    Il faut également prendre en compte les 86 % de communes qui ont élus leurs conseillers municipaux , il parait difficile d’annuler ces choix démocratiques même si il y a du retard pour leur mise en place . Comment faire accepter l’annulation de ces choix ?
    Enfin, je me pose une question sur la sincérité absolue de ces réclamations. Nous avons sur notre territoire des élus mis en minorité, dont une tête de liste , qui ont préféré après les résultats, démissionner et se retirer plutôt que de perdre le poste souhaité. Cela manque de respect vis à vis de leurs électeurs, et surtout marque le peu d’intérêt qu’ils portent à leur mission locale.
    Difficile donc de prendre une décision satisfaisante pour tous .

  3. Oui, je suis bien d’accord, c’est difficile pour tous mais peut-on justement parler de « choix démocratique » dans un tel contexte ? Les résultats d’élection après-covid risquent bien de nous réserver de fameuse surprises !
    Au fait, de quel élu démissionnaire parlez-vous ?

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