En « rouge et noir » … L’éditorial du maire dans Commun’ infos

 

L’automne est toujours une période faste : après les champignons (fort rares quand même cette année), le Beaujolais nouveau (il se laissait bien boire), voici qu’est arrivé le bulletin municipal « Commun’ Infos » de Lamastre.

 

 

 

Comme chacun le sait, la lecture de ce monument de la culture Lamastroise est un plaisir de fin gourmet auquel nous n’avons pas su résister.

Eh bien, l’eussiez vous cru, nous avons trouvé au dîner un goût de recuit et une apparence de resucé, spécialement dans sa mise en bouche, à savoir son éditorial, concocté comme il se doit par l’édile Lamastrois en chef.

 

Nous aurons l’occasion dans un prochain article de tester pour vous et par le détail le reste du menu.

 

 

 

 

 

Certains éditorialistes excellent dans l’art de la litote qui consiste à dire ou écrire moins pour laisser entendre davantage. D’autres s’y égarent de façon navrante en termes populistes et racoleurs du plus mauvais effet. Bien sûr, on ne mange pas de ce pain là dans Commun’ infos…

L’éditorial de la cuvée post automnale 2016 ne déroge pas à une règle bien établie. On ne change pas une formule qui marche : de même que le petit Poucet semait des cailloux derrière lui pour retrouver son chemin, la pensée du lecteur est subtilement et agréablement guidée par une succession de mots forts surlignés en rouge.

 

On réapprend ainsi que la grande affaire 2016 de nos élus Lamastrois et inter-communaux aura été de refuser catégoriquement cette « soupasse de fusion intercommunale » que M. le Préfet voulait leur faire avaler à tout prix. Le combat a payé. Nan, la soupe a été jetée aux orties. Décidément, trop assaisonnées les conséquences du menu électoral que proposait M. le Préfet !!!

 

Nous invitons le lecteur à se reporter à nos articles précédents sur le sujet ou à notre journal « Doux Propos » n°2.

 

Apprécions à leur juste valeur les écrits du rédacteur en chef.

 

dont certains surlignés de rouge …

 

« M. le Préfet a laissé la communauté de communes du pays de Lamastre en l’état. »

« Cette belle victoire nous a permis de ne pas perdre de temps dans des procédures et tractations inhérentes à la mise en place d’une nouvelle grande intercommunalité qui nous aurait fait perdre notre identité et notre pouvoir décisionnaire ».

« Au moment où l’État supprime 30% de ses dotations aux communes et aux intercommunalités, tout en leur imposant des dépenses supplémentaires (…), il devient de plus en plus difficiles pour elles de fonctionner ».

« Avec cette loi Notre, c’est leur existence qui est menacée. Si vous voulez qu’une plante meurt (nous aurions préféré « meure ») il suffit de ne plus lui donner à boire »

 

Ce haut fait d’armes aurait donc été gagné sur l’autel de la rationalité et de l’efficacité !!!

 

La fusion des communautés des communes aurait, nous dit-on, entrainé la perte du « pouvoir décisionnaire »  de Lamastre et aurait retardé l’accomplissement de « plusieurs dossiers de développement économique comme celui de l’agrandissement de l’usine Trigano, celui de la reprise de la fromagerie du Vivarais et d’autres entreprises qui devraient s’installer à Lamastre très bientôt ».

 

Cette liste assurément roborative de contre vérités mérite une correction sérieuse:

 

  • La compétence économique de la communauté de communes de Lamastre aurait été maintenue jusqu’à la mise en place administrative de la grande communauté de communes de Lamastre à Satillieu.
  • S’agissant de l’agrandissement de l’usine Trigano, ramenons les choses à leur juste proportions : l’opération a tout simplement consisté pour Lamastre a céder presque gratuitement (1 euro) une parcelle de terrain de 1000 m2 sur laquelle les dirigeants vont édifier un magasin de stockage.

Il ne faut pas des mois pour prendre une telle décision de simple bon sens au profit d’une entreprise. On aimerait d’ailleurs que toutes soient traitées de manière aussi consensuelle, ce qui est loin d’être le cas.

 

  • Si des emplois sont maintenus ou créés, et c’est tant mieux, il faudra le mettre au crédit des dirigeants et à celui d’une conjoncture économique peut être plus favorable.
  • Pour ce qui concerne les autres entreprises qui « devraient s’installer à Lamastre très bientôt », on ne voit pas pour quel motif leur installation aurait été empêchée. Les élus savent que l’emploi est primordial. Ce sont des gens sérieux, tout de même !

 

A ce sujet, le lecteur assidu des Commun’ infos et autres professions de foi électorales aura relevé qu’il s’agit d’une information récurrente.

 

Le « perpétuel mouvement ascensionnel » pour lequel nos élus lamastrois ne ménagent pas leur peine (voir Commun’ infos n° 18 de Décembre 2010) se transformerait-il en décollage « cap canavéralien » ? Tant mieux, nous osons y croire et faisons brûler un cierge pour que les cieux nous soient favorables.

Si on interprète bien son raccourci un peu osé, le rédacteur en chef indique ensuite que la fusion aurait entrainé une perte de moyens financiers pour la commune de Lamastre qui se serait cumulée avec la baisse des dotations de l’État. En quelque sorte, la double peine !

Deuxième correction : c’est justement parce que la fusion a été refusée que les aides publiques vont baisser durablement.

 

Pourquoi ? Parce que, par souci de rationalisation et d’économies, l’État, la Région et le Département, de toutes tendances politiques confondues, réorientent désormais leurs aides et leurs services publics vers les plus grandes intercommunalités.

 

En refusant le projet de fusion du Préfet, l’équipe majoritaire au conseil municipal a fait de la communauté de communes de Lamastre un confetti territorial qui ne résistera pas au phénomène de « pompes à fric aspirantes » des poids lourds tels que « Val’Eyrieux », « Tournonais – Herbasse », « Privas centre Ardèche » qui l’entourent.

 

Il ne faudra pas longtemps pour vérifier les conséquences de cet isolement choisi : disparitions de services publics (certaines déjà programmées), subventions en berne, etc.

le Préfet a effectivement laissé la communauté de communes de Lamastre « en l’état » : isolée, comme elle l’a toujours été, et pauvre, puisqu’elle s’y complait.

Pour qu’une plante ne « meurt » pas, il faut lui donner à boire, certes, mais aussi ne pas la laisser sous cloche trop longtemps !

 

Relevons la contradiction de l’éditorialiste : « C’est bien connu, l’union fait la force… ». Étonnant, non ?

 

Collectif

 

2 commentaires sur En « rouge et noir » … L’éditorial du maire dans Commun’ infos

  1. Non seulement cet édito informe de manière partisane et fait de la propagande et du satisfecit…de plus, les bonnes convenances démontrent qu’écrire en rouge est un manque de respect et une forme d’insulte.

  2. Faut tout simplement être en super grande forme pour lire ce nouvel exemplaire du commun’infos .

    Quelle belle victoire que la communauté de communes reste  » en l’état  »
    Au train ou ça va ils pourront bientôt essayer de la brader avec l’appellation  » en l’état  » comme sur une vieille carte grise !!!
    A moins d’un contrôle fiscal sans contre visite.

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